Saison 2020

On l’attendait, on en rêvait, l’arrivée du printemps ne demandait qu’à voir pousser les fleurs de lys sur les paddocks. Nul ne s’attendait à devoir vivre les évènements auxquels nous avons été confrontés en cette année pour le moins… différente.

Tristes et impuissants face aux reports puis aux annulations des épreuves en compétitions, inutile de vous décrire notre déception. Les décisions gouvernementales, aussi respectables qu’elles puissent être, nous laissaient là comme des cons, sans horizons, le moral au fond des bottes.

Plus que satisfaits de nos débuts en endurance en 2019, forcément, on voulait y retourner l’année suivante. Pas pour faire mieux, ni moins pire, mais juste pour bouffer de la course, de la flotte et partager une saloperie de raclette entre potes.

A l’instar des plus grandes écuries moto, nous aussi nous on voulait THE équipe et la jouer comme des pros. C’est alors qu’on a lancé la campagne de recrutement dans le bourg. Ce n’était pas l’idée du siècle et l’affaire n’était pas courue d’avance, mais nous y sommes arrivés. Forcément, faute de budget et n’ayant que deux ou trois binouzes en poche, on n’a pas attiré les plus beaux gardons de la bergerie.

Vendredi, début des essais pour essayer le SV et faire les premiers calculs de consommation. Malgré une petite chute pour Benjamin (dans le paddock, shooté par un gamin en trottinette électrique, sisi !), et une panne d’essence pour moi après seulement deux tours (forcement le responsable de la conso n’était pas bon en maths…) les chronos ne sont pas mauvais. On gagne en rythme, pour finalement se qualifier à la 26^e puis 15^e place sur les 35 équipes.

Et non ! On n’est pas là pour…

Comme l’an passé, la pluie décide de se mêler à la course. Les rayons de soleil se font rares et ne permettent pas de sécher parfaitement la piste. Pleinement conscients que ce sera une course à l’élimination sous ces conditions, nous tenons le rythme avec une parfaite régularité. Nous faisons le choix de garder les pneus pluies sur une piste séchante, de rouler souple, en attendant la grosse pluie qui mouille ! Jackpot, on a récolté la mousson…

Bon, ok on ne s’attendait pas à un tel déluge. Mon dernier relais est un supplice, à un point tel que j’avance à l’aveugle, sans même pouvoir différencier la piste des vibreurs. J’ai froid, je tremble et décide de faire signe pour rentrer au stand avant de m’en prendre une.

Même s’il n’était pas encore près, Ben saute sur la moto et envoie du gaz pour nous offrir durant plus de cinquante minutes une superbe bataille pour arracher, à l’avant dernier tour de ces cinq heures de course, une inespérée 10 ^ème place ! Bordel il va le faire le lémurien …

Il sort du dernier droit, on s’accroche au grillage, on crie et lui présente le dernier panneautage de course, « APERO » ! Que voulez-vous, on a l’équipe que l’on mérite …

Malgré notre organisation digne des meilleurs agents de la SNCF, c’est avec une bonne stratégie de course, et des ravitaillements sans failles que nous avons pu franchir le drapeau à damier tous ensemble. Bravo les artistes, et merci encore !

Outre ce résultat, nous retiendrons avant tout ce moment de partage entre potes à se fendre la poire… Alors les filles ?! On y retourne quand ?

Benjam’ et Quentin