Saison 2019

Saison 2019 : La tête dans les virages !

Chaque jour est une nouvelle page du livre de notre vie. Il est important d’avoir conscience de nos sacrifices quotidiens pour écrire de nouveaux chapitres palpitants, à travers chaque instant qui feront croitre notre bonheur et oublier les maux des pages précédentes.  Il y a tout juste un an, alors que j’essayais de vous partager mon premier chapitre en compétition, je n’avais encore aucune idée de quoi serais fait le suivant. Conscient de ne pas pouvoir m’engager pour l’intégralité du championnat de France des rallyes en 2019, le vieil ado rêvait la tête dans les virages, désireux de pouvoir récrire de belles histoires. Cette année n’aurais dû être qu’une transition. Un point de passage pour s’entrainer et se sortir les doigts. Comme tout motard échaudé craignant l'eau froide (sauf dans le pastis), j’avais décidé de commencer l’entrainement début mars, avec un stage de perfectionnement hivernal sur le circuit du Bourbonnais. Pas mal de rallyman rencontrés l’an passé étaient présent, alors on m’a donné quelques conseils et on a discuté des rallyes à venir. En y réfléchissant bien, ce serait con de faire un stage typé rallye et ne pas pratiquer cette année. Et c’est vrai que j’ai détesté la boue, les fossés et la rillette au rallye de la Sarthe l’an passé alors, je me suis réinscris.

 


63 ème Rallye de la Sarthe – 27 et 28 Avril 2019


Huit ! C’est le nombre de 500 CB engagé cette année en catégorie rallye 3 (moins de 500cc) de cette 63ème édition du rallye de la Sarthe.  A croire que le bicylindre nippon à la cote cette année. A première vue, l’épreuve ne sera pas simple face aux champions présents, mais au vu des deux nouvelles épreuves spéciales sélectionnées cette année, pas de doute, le plaisir sera au rendez-vous. D’autant plus que cette année, j’ai bien révisé et qu’il ne devrait presque pas pleuvoir !
Me voilà reparti avec ma vieille 500. Rien de nouveau cette année si ce n’est une jolie bavette sur mon garde-bouses, l’épreuve 2018 m’ayant coutée un radiateur tellement la route était pourrie.
Première étape de jour très difficile. Comme à son habitude, la première spéciale se jouera sur le circuit Bugatti. Mais cette année encore, la piste est très humide et je ne suis toujours pas en confiance ici suite à ma chute l’an passé. Heureusement ce sera un peu mieux sur les autres épreuves. Déçu, je pointe 12ème avec 37s de pénalité, à cause d’un carton de pointage qui s’est envolé à un CH... Pas terrible mais vivement la nuit.
Vingt heure, départ pour la boucle de nuit. Catastrophe, j’éclaire le haut des arbres, impeccable ! Tiens ça commence aussi  à pleuvoir, deupeccable ! Soit dit  en passant,  il vaut mieux qu’il pleuve aujourd’hui plutôt qu’un jour où il fait beau non ? (parole de Breton…). Malgré ces quelques gouttes, quel pied ! Ces deux spéciales sont tout simplement géniales mais piégeuses avec des plaques de goudron lisses. Il faudra se contenter de la cinquième place pour cette seconde manche.  Je termine finalement 6ème de la catégorie derrière Fabrice Dion et 66ème au général sur 158 participants.
La fameuse soupe à l’oignon marquera la fin de pas mal de chose. La fin de mon premier rallye de la saison, la fin de saison en rallye même… Hélas, mamie commence à tousser, il faut faire un choix et je pense qu’il est temps pour elle de partir en maison de repos.  C’est non sans peine que je décide de mettre fin à la relation avec ma vieille trapanelle. Quatre années de grip, de glissades, de fossés et ravin. Et moi qui voulais partir en vacance avec…

 
On the road again 20 ème Course de Côte de Marlhes – 17 et 18 Aout 2019
 

Faute d’avoir pu partir en vacances cette année encore, je ne pourrais faire comme tout le monde en vous partageant mes châteaux de sables et ma bouée crocodile... Finalement, j’ai préféré remettre les mains dans le cambouis, histoire de préparer rapidement une monture et participer à la 20ème Course de Côte de Marlhes, le 17 et 18 août dernier. Epreuve accueillant les pilotes du championnat de France, d’Europe, de Suisse, Motos Anciennes et le Swiss Legend Moto Trophy.  
 

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20ème édition de la course de côte de Marlhes


Encore une fois, rien de gagné dès le début de l’aventure. La 500 étant vendue, je n’ai plus de coéquipière et la course est dans une semaine, large... Par chance, mon père me propose de prendre la leur dont ils ne se servent plus beaucoup. J’avoue que lui avais déjà piqué deux ou trois pièces par ci et là mais bon, rien de grave. Alors j’ai dû remettre les mains dedans pour finir à temps, charger le camion et lever les voiles.

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Ready on time ! On charge et go !


Quelques heures de route plus tard, nous arriverons à Marlhes. En visitant rapidement le bourg, on se rendra vite compte que la moto à toute sa place ici. Tout d’abord à la boulangerie, où nous avons pu discuter un moment avec les patrons, motards eux aussi. Puis en passant devant le bistrot, où une vieille Tobec suspendue orne la façade du bâtiment en pierre.
On a un peu d’avance pour changer, alors pour une fois on va pouvoir choisir un endroit tranquille où s’installer sur la superbe prairie mise à disposition. Mais en sortant du camion, paf ! (Tiens, il devait y avoir des vaches avant…). On sort la moto, paf again… C’est à ce moment que j’ai compris pourquoi le voisin se promenait avec une pelle. Bref, les bouses de vaches ont remplacées les coquillages, et les raviolis en boite les glaces à l’italienne en bord de mer. Mais peu importe, ce ne serait peut-être pas des vacances de rêves pour certains mais pour moi si. Le cadre est magnifique, l’air est pur, et je vais pouvoir re-gouter un peu à l’asphalte.   
Le vendredi m’aura permis de visiter un peu la région et de repérer le tracé. En vélo pour commencer, mais j’ai vite compris que la vie ne m’avait pas dotée des mollets à Poulidor. Donc j’ai préféré terminer en camion. Les essais étaient prévus le samedi. Mais le weekend end débutera difficilement suite à une lourde chute d’un pilote nécessitant l’intervention des secours. Le retard engendré ne me permettra pas de faire d’essais chronométrés ni la première course, reportée au lendemain. Il faudra se contenter de deux montés d’essais sans chronos.
Je stress avant le premier départ. Je suis prêt à partir une heure avant, en combinaison, la moto sous couverture chauffante. Mais il faudra attendre que la p’tite dame gueule dans le micro, pour rejoindre en trois minutes le point de rassemblement. Autant dire que l’attente est longue et qu’ensuite, il ne faut trainer. Le directeur de course nous autorise ensuite à descendre la piste. J’en profiterais pour chauffer les freins et les pneus puisqu’une une fois arrivée en bas, il faut encore attendre. En effet, je ne dispose pas de couverture chauffante, ni de groupe électrogène en double. Les départs s’enchaines et arrive mon tour. Au moment de partir, le doute traine dans un coin de la tête. C’est un peu comme en rallye, il faut être sûr que tout tienne au premier virage et après,  ça devrais passer, enfin normalement. Les deux montés de la journée se passent relativement bien. Je prends beaucoup de plaisir sur ce tracé rythmé. Les réglages ne sont pas au top mais je m’en contenterais pour ce premier jour.
Samedi soir, place au couscous et à la fête ! Très honnêtement, je ne pense pas avoir vu un jour une ambiance pareil. La buvette doit rassembler l’équivalent de trois fois la population du village et les démons de minuit résonnerons jusqu’au petit matin.
Le dimanche, quant à lui, s’est nettement mieux déroulé. J’ai pris mon pied, j’améliore mes chronos à chaque monté ce qui me permettra de monter en haut du podium de la catégorie promo 1 !


 
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Le bicylindre Kubota en action
     

 


Merci au Moto Club les Picarloux ainsi que tous les bénévoles présent pour l’organisation de ce week-end tout simplement parfait. Quelle ambiance ! Et rien que pour ça je re-signe aveuglément pour l’an prochain.

 
God save the twin Endurance twinlight 5H - Circuit du val de vienne – 12 et 13 octobre 2019.
 

A la genèse d’un projet idiot, on retrouve souvent un gars pas bien malin, avec une idée pas plus intelligente. Et il y a toujours des andouilles pas plus malignes que lui pour accepter… Petit flashback et retour en début d’année. Alors que l’entrainement hivernale des sportifs battait son plein : course à pied, raclette, VTT, tartiflette… Benjamin nous annonce qu’il souhaite faire sa première course, un truc accessible pour les débutants comme nous.
Comment ça « nous » ?  Oui une course d’endurance de la Twincup au Vigeant, on peut la faire à trois si ça vous dit ?
Forcément sur le coup on a ri, on sait dit que ça lui passerait comme une envie de s’offrir une Harley à 50 ans. Mais force de nous en parler, on a vite compris que le gars était chaud comme une baraque à frites, et faibles que nous sommes, on a acceptés.
Les plans ont pris une tout autre tournure. Machine, planning, budget, assistance, tout est passé en revue. Chaud patate les 3 commis ! Alors on n’a pas perdu de temps pour préparer un autre 500 CB en parralèle, histoire de pouvoir s’entrainer tous ensemble au cours de l’année avec les mêmes brêlons.
 

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L’aventure commence à prendre forme, sur deux cylindres.


Nous nous sommes donc engagés pour la course d’endurance twinlight de 5h, final du championnat de ligue nouvelle aquitaine sur le circuit du Vigeant.
Les mois passèrent et l’automne arriva, nous imposant ces températures fraiches et humides de saison. Par chance, la météo devrait être digne d’un mois d’août. Ciel bleu, grand soleil et plus de 30 degrés annoncés sur ces trois jours de courses.
Les essais du vendredi permettront à mes coéquipiers de finaliser les réglages de suspensions pour satisfaire à chacun et de faire les premiers calculs de conso. Malgré nos craintes, la moto ne consomme pas trop d’huile, au pire des cas on a quand même prévu un peu de maïzena dans la servante, histoire d’épaissir un peu l’huile si besoin.
                                                

dernier coup de meuleuse et on est prêt !


En commun accord avec eux-mêmes, ils décident de me laisser faire la première séance qualificative du samedi matin à la fraiche. Je n’ai pas pu faire d’essai le vendredi et la piste risque d’être fraiche mais pas de pluie annoncée, ouf ! Et comme toute histoire où tout semble trop bien se dérouler, les premières gouttes commencent à tomber dès 6 heures. Même si j’assume mon côté pluviophile, je vous avoue que j’en emmène pas large face aux nuages à l’horizon. Pas de prise de risque, on sort les pneus pluies et direction la pré-grille.
Début de la première séance qualificative, je passe le premier virage et là… l’orage. La piste est recouverte d’eau, une vraie piscine et je ne vois plus les vibreurs. J’essaye tout de même d’y aller progressivement, tout d’abord pour appréhender la moto avec sa nouvelle fourche mais surtout pour rester sur mes roues. Globalement les quatre premiers tours se passent plutôt bien vue les conditions, mais au tour qui suivra je perds l’arrière au « S » du sanglier en passant la quatre. S’en suivra une splendide pirouette artistique sur le train arrière. J’avoue préférer être casse-cou que casse-couilles mais bon, au vue de mon postérieur de babouin, j’aurais préféré rouler une gamelle que m’en prendre une… Miraculeusement la moto n’a rien mais une quatrième place encourageante tout de même.
 
Je m'en doutais, elle était trop propre


Grâce aux mécanos et quelques coups de clefs plus tard, Ben pourra repartir sur une piste séchante et accrochera une 35ème place. Seb quant à lui terminera en 32ème position sur le sec. Loin des tops pilotes présents ce weekend mais plus que satisfaisant avec nos 50 poneys ! La différence de puissance se fait ressentir en ligne droite, mais les copains se mettront rapidement la moto en main avec une bonne dynamique sur les parties les moins rapides du circuit.
Concernant les ravitaillements, on appréhende un peu il faut l’avouer. On espère que les calculs au pifomètre seront bons et que l’on ne perdra pas trop de temps. On a bien essayé de s’inspirer de Greg Black dans le paddock mais là, on ne joue pas dans la même cours.
Dimanche matin, jour de course. Tout le monde est stressé, les pilotes ont dû manger deux Pépitos à trois et Ben n’a pas décroché un mot de la matinée, c’est à se demander si l’on n’a pas oublié de lui remettre des piles.
Seb était prévu au départ pour courir jusqu’à la brêle, ce qu’il effectuera comme un coq en pâte. Il se mettra rapidement à l’aise sur son premier relais de 45 minutes et avec des chronos se rapprochant des 2 minutes, c’est beau.  
Le premier ravitaillement est digne d’un grand spectacle de clown. Le derrick a attrapé une cystite… Bref, on arrivera quand même à mettre deux ou trois gouttes neuves dans le réservoir et à repartir avant de passer pour des blaireaux.

 
Ben prendra le relais et réalisera également de bons chronos encourageant. Hélas, la pluie fera son apparition sous son deuxième relais et sera contraint de rentrer pour changer de pneus. Mais là on s’y était bien préparé ce qui nous permettra de faire le changement très rapidement et à être dans les premiers à repartir. Mais l’orage me tombe encore une fois dessus, drapeau rouge. Nous ne repartirons qu’une vingtaine de minutes plus tard. Les relais s’enchainerons, sous le soleil et sans encombres jusqu’à l’arrivée de ces 5 heures de courses.
 
 

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l'équipe à l'arrivée !
 


Une légende affirmerait que la fermentation d'une seule paire de chaussettes de motard permettrait de confectionner 70 litres d'eau de vie. A en voir l’état de nos combinaison qui baigne dans la flotte, je n’ose imaginer …
 
Nous terminerons cette superbe aventure à la 28ème place parmi les 40 équipages engagés. Plus que satisfaisant malgré notre différence de puissance et les problèmes techniques des premiers ravitaillements. Pour Ben, le puceau de la compet’, et bien il a retrouvé la parole, tout heureux et fière comme nous tous d’être arrivés au bout tous ensemble.  
Forcément, nous espérons pouvoir revenir l’an prochain, et de remonter dans le classement.
 

 
Cap sur l’horizon
 

La vie nous impose parfois des moments difficiles, c’est vrai.  Mais en y réfléchissant bien, on en oublierait presque les bons moments qu’elle à nous offrir, sans oublier tous ceux avec qui les partager. J’ai eu la chance d’en rencontrer, de vivre de bons moments avec eux et d’illustrer on ne peut mieux ces nouvelles pages. Un simple merci ne pourra exprimer l’entière gratitude que je ressens envers eux aujourd’hui. Tout d’abord Seb’ et Ben’, mes coéquipiers de la course d’endurance, merci pour votre confiance. Qui aurait cru que partager une canette et un sifflard aux abords d’un circuit nous auraient amenés là un an et demi plus tard.  Je ne pourrais continuer sans citer tous ceux nous ayant aidés, de près ou de loin à vivre ces aventures. Les mécanos « Gazky et Clutch » (enfin Nestor et Busio). Un enorme merci pour vos coup de clef m’ayant permis de remonter les pétoires à temps cette saison (parfois tard le soir), sans oublier vos ravitos express et sans failles !  Benoit, pour avoir accepté de venir au dernier moment nous filer un coup de main pour le panneautage. Eva pour le p’tit soin des pilotes fracassés.  Stéphanie, Romain, Laurent et Carole pour le sponsoring en pâtisserie. Dafy Moto Châteauroux, pour le prêt des équipements, l’aide sur les pneus et la livraison sur place. Et enfin mes parents, pour le don inespéré de leur moto, pour avoir supporté mes coups de meuleuse tardif dans leur atelier, leur aide gastronomique et voir même logistique.  Et c’est sans dire qu’il supporte l’entreposage de mes mulets dans leur jardin. C’est souvent qu’ils me répètent pourquoi je n’ai pas choisi de jouer au foot comme tous mes potes… Ce sont toutes ces petites choses qui misent bout à bout nous permette aujourd’hui de vivre ces aventures. Sans vous, tout aurait été différent, quasi impossible, votre aide a été précieuse. MERCI !
A l’heure où j’écris ces quelques mots, des étoiles réapparaissent dans les yeux du p’tit minot que je suis encore. La langueur des moments passés se mélange à l’euphorie de récidiver et de vivres de nouvelles aventures. Comme à cet instant même où j’aperçois des nouvelles du Momo Circus, partie se tirer la bourre avec des pilotes Australiens en slicks kangourou. Des rêves et des projets plein la tête, mais pas question de les gribouiller. Il est temps de réfléchir à demain et de mettre au propre le brouillon. Nous ne sommes que le reflet des choix que nous avons faits dans le passé. Mais il n’est jamais trop tard pour devenir ce qu’on aurait voulu être et vivre ce que l’on a pu rêver non ? Alors pour 2020, cap sur l’horizon.
 
Quentin

Commentaires

  • Mauranne jean

    1 Mauranne jean Le 29/01/2020

    Excellent!!! On s y croirait.

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